Le confinement, surtout seul (mais pas que …) nous met face à nous même plus que jamais. Car on peut s'échapper une fois, deux fois … dix fois. L'autre, le vrai, le « soi » revient toujours. Jusqu'à nous regarder dans les yeux, dans le coeur, au plus profond de notre « existence ».
Angoissant pour beaucoup ? Certes. Enquiquinant à minima ? Probablement. Prise de tête ? … Ah, on a beau faire , ça ne se commande pas, seul le déni permet d'y échapper. Mais alors …? Rien de positif ? Oh que si !
Et on commencera par une mise en condition. Avec Estas Tonne. « Internal Flight » , soit : Voyage interieur.
Et ensuite, nous allons revenir sur cette invitation au voyage. L'intériorité.
Internal Flight
La durée de ce morceau est d'1h4mn … L'intro permet de bien s'installer, de fermer les yeux, avant de découvrir ce guitariste virtuose. Beaucoup se demande combien de guitares classiques jouent en même temps, lors de passages incroyablement joués. Une seule guitare. Un seul joueur : Estas Tonne.
On parle du monde d'après cette pandémie. Des changements, oui, mais ces changements ne tomberont pas du ciel, ils viendront de chacun de nous, de chacun de ceux qui ont le pouvoir et aussi de ceux qui peuvent exercer des contrepouvoirs. Mais dans chacune de ces catégories, le changement viendra de personnes. Il sera de la responsabilité de chacun que ces transformations ne vienne de … personne.
En ce sens, le confinement pourrait bien être une opportunité si le concept d'intériorité réussit à toucher une majorité. Ceux qui se retrouvent en confinement inactif, peu actif et prolongé pourraient bien être en première ligne, y compris à leur insu. Mais ceux qui affronteront ce qu'ils sont, par eux mêmes, volontairement, de face, en seront largement bénéficiaires.
Espérons que le « sens » de la vie de chacun va se poser en face.
Que peut-il se passer ? A la différence des vacances une contrainte de poids nous empêche de nous « divertir », c'est à dire de « détourner notre esprit » vers une activité, une action, une occupation de notre esprit. Pourtant, n'en déplaise,cette « réflexion », dans le sens d'un « retour vers soi » est humaine, nécessaire, vitale. Ceux qui ont été confronté à la souffrance morale connaissent bien cet état étrange : ce temps où on n'a plus envie de se distraire. Et c'est à partir de là qu'ils découvrent : « l'essentiel ».
On se rend compte soudain que notre frénésie a pu nous empêcher de profiter de chaque instant non matériel : nos enfants, nos vrais amis, le temps qu'il fait, la nature et que tout ce qui se dépense prend soudain un aspect très superficiciel, et cette phrase bien connue « l'argent de m'apporte rien qui vaille à ce point »
Alors, qu'est-ce qui va changer ? Il suffit d'imaginer quelques situations pour soulever le voile de ce que pourrait être le monde d'après. Avant , vous alliez au travail pris dans la frénésie de votre action sans trop vous poser la question du sens que vous donniez à votre métier. Et soudain, vous êtes chez vous et vous vous demandez le poids de votre utilité avant. Vous entendez parler de ces soignants qui atténuent des souffrances, sauvent des vies. Du sens. Avant, vous vous laissiez emporter par la concurrence, la stratégie de carrière, les coups bas qu'on s'autopardonne « parce qu'on n'est pas chez les bisounours » – Ah oui ? Et ça a quel sens ? Ah oui … ça n'a pas de sens. Avant vous acceptiez de suivre des ordres qui contribuent à détruire une bidiversité, à polluer, à ruiner la santé humaine … quel sens ? Avant vous acceptiez de travailler docilement pour un représentant d'actionnaires sans scrupules. Et demain ?