Adrénaline pour motarde imbattable … Torapa passe à l’action.

Extrait

« Elle posa ses mains sur les poignées du guidon, connecta le Bluetooth, le check-up de toutes les fonctions de la visière s’illumina rapidement. 14H17. Elle releva la béquille latérale avec son pied gauche, enclencha la première vitesse, passa lentement à hauteur de la maison de Marguerite qui ne manqua pas de lui faire un petit signe auquel Torapa répondit en levant le bras gauche et son pouce. Accélération. La playlist lançait « La grange » de ZZ Top dans son casque et affichait le morceau suivant « The Doors : Roadhouse Blues ». C’était parfait pour quitter tranquillement le village de Charnècles, bien se positionner sur la moto et que les plis de son cuir s’ajustent comme une seconde peau. Ensuite, passer l’agglomération grenobloise et rejoindre le col du Fau après Monestier de Clermont. Le temps de chauffer la mécanique, les pneus et s’assurer que la MV ne manifestait aucun caprice typique de ces pur-sang un peu poussés. Torapa connaissait par cœur ce trajet, y compris les défauts et qualités du bitume jusqu’à Hyères.

À partir du col du Fau, les choses devenaient sérieuses et intéressantes. Pour Torapa, c’était la première séquence du trajet jusqu’au Col de Lus-la-croix-haute. Séquence courte, mais intense lorsqu’elle était pressée et que l’horaire effaçait le trafic. Torapa était ce jour, très pressée d’en savoir plus. Le trafic, quasi nul. Bien calée, avec cette bonne sensation de faire corps avec la moto elle accéléra franchement le rythme. Les virages resserrés succédaient aux courbes rapides. Le renfort cuir du genou gauche taquinait toujours plus le bitume que celui du genou droit. L’adrénaline circulait du cou jusqu’au milieu du dos, en flux continu dans l’enchaînement des courbes. Torapa dansait d’un côté à l’autre de la selle, se déhanchant avec souplesse par des mouvements aussi fluides que rapides. À la moindre ligne droite offerte en sortie de virage, elle ouvrait la poignée en grand. La MV Agusta répondait par un hennissement d’Italienne endiablée. Frisson d’adrénaline au niveau des tempes. La visière ne l’avait alertée que deux fois. […] »

Extrait de: BORIS GEISER. « LA DOUCE TORPEUR. »

Une playlist du roman existe sur ce site ici

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *